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Atelier école et FLE au PARI

 

Q - Vous êtes bénévole au centre de transit de Forum Réfugiés dans la maison du Pari à Lyon depuis janvier. Qu’y faites-vous ?

 

D – Dans un premier temps j’ai participé à l’animation du  «  temps jeu » du mercredi avec les enfants, puis très vite j’ai secondé Patrick sur le temps « école » les lundis et jeudis. Dans un troisième temps c’est Ludivine que j’ai secondée, Patrick ayant accédé à d’autres fonctions. Ludivine, elle, assurait les cours de Français aux adultes et avait accepté d’étendre son « enseignement » aux ados et enfants non scolarisés (temps d’école).

Avant de commencer «  l’école »  j’ai assisté à l’une de ses séances pour adultes animée par Ludivine. Je me suis tout de suite sentie à l’aise dans sa façon de travailler : cela correspondait totalement avec la méthode que j’ai toujours pratiquée.

 

Q -Vous êtes professeur ?

 

D – Non pas du tout ! Mais cela fait une trentaine d’année que je travaille sur l’illettrisme et sa prévention en faisant de l’Accompagnement scolaire. Je travaille essentiellement avec le support du Jeu, au sens large.

Le jeu permet de rentrer en relation avec l’autre très facilement, quel que soit « l’autre ». C’est ainsi qu’avec Ludivine nous nous sommes senties en accord et avons collaboré pour bâtir les séances d’école. Chacune apportant des éléments différents qui se complétaient.

 

Q – D’après votre expérience, quelle est la particularité de travailler avec ce public ?

 

D – J’avais l’expérience d’un public d’enfants scolarisés en France et présentant souvent de grosses difficultés scolaires, les enfants que je rencontre ici au Foyer ne sont pas dans ce cas là. Leur spécificité est en premier lieu qu’ils ne possèdent pas ou très peu la langue française, d’autre part qu’ils vivent une situation très difficile, ne sachant pas de quoi l’avenir sera fait pour eux et leurs parents.

 

Q – Est-ce que cet état de fait vous a fait rencontrer des difficultés auxquelles vous n’étiez  pas  habituée ?

 

D- Quelques unes oui bien sûr essentiellement le problème de la langue: il a fallu que je m’adapte … Mais les enfants m’aident, nous parlons par geste, je mime, ils miment… Nous nous amusons beaucoup, par le rire et l’humour les choses passent plus facilement.

Ce moment d’école est surtout un moment d’apprentissage du français dans la détente.

Le jeu permet qu’un « cours » s’adresse à des enfants (voire des adultes) de niveau et d’âge différents. Les grands aident les petits, ceux qui ont compris aident ceux qui n’ont pas encore compris…

 

Q – Un bon souvenir ?

 

D – J’en ai plusieurs : d’abord la motivation de ces enfants qui ont envie d’apprendre, leur si large sourire, la gentillesse qu’ils ont entre eux.

Ils m’amusent quand ils essayent de m’apprendre des mots de leur langue, et ça les amusent de voir que j’ai du mal à prononcer et surtout… que j’ai du mal à retenir les mots d’une fois sur l’autre.

 

Q – Auriez-vous quelques conseils à donner à de futurs bénévoles qui souhaiteraient s’engager à nos côtés ?

 

D – Le premier conseil, si je peux me permettre d’en donner, est : soyez naturels, ne vous positionnez pas comme un « professeur » mais comme quelqu’un qui vient partager des passions, des connaissances, des envies…

Jouez à des jeux qui vous amusent, faites travailler votre imagination pour inventer des jeux ou des activités. Quelle qu’elle soit, l’activité sera un support pour parler français.

Les jeux de tri sont très intéressants : on peut trier toutes sortes de choses… A partir de catalogues ou prospectus par exemple.

Avec Ludivine nous avons travaillé sur le vocabulaire de la maison : nous leur avions donné un catalogue et un budget, chacun devant meubler la pièce de la maison choisie par eux en restant dans ce budget  Les résultats furent étonnants, je me souviens en particulier de cet ado qui avait mis une bonne part de la somme dans l’achat d’une statuette de décoration pour meubler son « bureau ».

Par cet exercice nous avons travaillé le français, les maths, l’imagination et même fait rêver les enfants.

 

N’hésitez pas à les faire manipuler : écriture, dessin, découpages…

 

Chacun a son cahier qu’il apporte à chaque séance : c’est important de garder une trace de ce que l’on a fait.

 

 

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